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Du rêve à la réalité, en passant par l’action. Au printemps 2022, la population du Canada comptait quatre personnes de plus. En effet, Katrien et Nick ont déménagé à Ottawa avec leurs deux enfants. « One life, live it. Telle est notre devise. Nous ne voulons avoir aucun regret, et surtout pas le regret d’une autre vie. » Le couple souhaitait vivre plus près de la nature, dans un pays doté de bonnes écoles, de soins de santé de qualité et sans barrière linguistique infranchissable. « C’est vrai, nous avions des doutes, mais nous avons résolument franchi le pas. » Nick et Katrien nous racontent leur histoire personnelle, et nous vous assurons qu’après avoir lu cette aventure d’expatriés, vous serez convaincu du fait que « if you can dream it, you can do it ».

Ces deux ingénieurs ont toujours rêvé de vivre une aventure au-delà des frontières de la Belgique. « Nous avons pris la décision effective de nous lancer dans l’aventure à l’automne 2019 lors d’une journée d’informations de l’association Vlamingen in de Wereld. Cette journée a vraiment été un tournant décisif dans nos vies. Nous avons reçu beaucoup d’informations sur le processus d’immigration et nous avons fini par échanger avec presque tous les partenaires présents. » S’ils aiment se retrousser les manches, ils reconnaissent également qu'un coup de pouce peut parfois vraiment faire avancer les choses. Tout est devenu évident pour Katrien et Nick : « si vous avez la volonté, la capacité et l’audace, il n’y a aucune raison de ne pas passer à l’action. »

Horizon

Ils sont partis sans date de retour, en s’appuyant sur leurs énergies respectives, sans toutefois couper les ponts avec leurs proches au pays. « Nous voulions changer certaines choses dans nos vies. Nick aspirait à un environnement littéralement dépourvu d’êtres humains à des centaines de kilomètres à la ronde. Il a besoin de cette sérénité pour recharger ses batteries. » « Scruter l’horizon et entendre les grillons à chaque pas me remplit de bonheur », ajoute Nick.

En Belgique, Katrien a longtemps été en proie à un sentiment de malaise, mais sans pouvoir le nommer spécifiquement. Elle aspirait à une vie différente, peut-être même hors de Belgique, mais le doute paralysait parfois sa volonté d’aller plus loin. Pourtant, elle s’en est tenue à une citation qu’elle a découverte à l’âge de 17 ans : « one life, live it ». « Ces mots ont longtemps été affichés dans ma chambre d’ado et m’ont accompagnée à chacun de nos déménagements. »

Point de bascule

Ce n’est que lorsque Nick et Katrien ont eu des enfants que leur rêve a pris une tournure plus concrète. « À partir de ce moment-là, on fait encore plus facilement le point, et on se demande ce qui est vraiment important dans la vie », dit Katrien. Les hospitalisations régulières de leur fils aîné au cours de ses premières années ont soulevé de plus en plus de questions : « Que sommes-nous en train de faire en fait ? » Le sentiment de malaise a grandi et ils ont compris que quelque chose ne tournait pas rond. « Nous voulions profiter davantage de la vie. » Ils avaient le sentiment que leur vie en Belgique était comme un manteau mal ajusté, même si, à l’époque, ils ignoraient certainement quel manteau ils voulaient porter et pourquoi en changer. De plus, une cousine décédée bien trop tôt et trop jeune d’un cancer du sein a fait prendre conscience à Katrien que la vie pouvait s’arrêter sans crier gare. « Vous faites le point sur votre vie et vous vous demandez ce que vous voulez vraiment. »

Prise de conscience

À partir de 2001, Nick a séjourné régulièrement au Canada et a eu le coup de foudre pour ce pays dès son premier voyage. « C’était exactement ce que je recherchais, la vie occidentale combinée à l’espace. » À son retour en Belgique en 2004, le rêve d’une aventure d’expatrié au Canada s’est quelque peu évanoui. « L’idée est passée au second plan jusqu’à ce que je demande à mon père, en 2010, dans un des derniers jours de sa vie, s’il regrettait quelque chose. » Son père ne regrettait vraiment qu’une seule chose : ne pas avoir réalisé son rêve d’expatrié aux États-Unis. « Dans les années cinquante, il en a eu l’occasion, mais il ne l’a jamais fait. Pour moi, ce fut une véritable prise de conscience. Si vous ne voulez rien regretter à 90 ans, il faut passer à l’action. » Peu à peu, une évidence s’est imposée à Katrien et Nick : ils détenaient eux-mêmes les clés du bonheur. « En fin de compte, nous étions sur la même longueur d'onde : nous n’aurions jamais su que nous serions mieux ailleurs si nous n’avions pas osé faire le grand saut. »

Tableau Excel

Immigrer dans un autre pays semble plus facile si vous recevez une offre d’une entreprise, où tout est organisé pour vous et où vous bénéficiez d’une sécurité salariale dès le départ. « Dans ce cas, le seuil est sans doute plus bas et vous vous laissez guider par l’offre. Nous avons examiné tous les éléments et pris toutes les décisions nous-mêmes. » Les ingénieurs étant souvent des êtres analytiques, ils se sont retrouvés un soir devant leur ordinateur. « Nous avons classé nos cinq pays préférés selon certains critères dans un tableau Excel, mais nous avons vite compris qu’une telle décision ne se prend pas de manière analytique, mais avec le cœur. »

Après avoir jeté leur dévolu sur le Canada, ils ont partagé leur projet de déménagement avec leur entourage. « On nous a félicités lorsque nous l’avons annoncé. Notre audace était au centre des conversations. » Cependant, ils n’ont pas osé franchir le pas tout de suite. « Mais, d’une certaine manière, nous l’avons juste fait. » Ils sont tous deux sortis de leur zone de confort.

Un trajet intense

Le Canada est devenu leur destination d’immigration. Ils ont choisi Ottawa en raison de son bilinguisme. Leur connaissance du français leur offrait en effet un avantage déterminant. « Le Canada applique un système de points pour l’obtention d’un visa. » Avant de prendre leur envol, le couple a dû se soumettre à une procédure d’immigration intensive. Nick a été le premier à s’y plier avec, entre autres, le test linguistique. « Il a obtenu de bons résultats, mais son âge a hypothéqué nos chances. » Nick et Katrien ont 12 ans de différence. Afin de garantir son accès au Canada, Katrien a également passé les tests. « Le système de points favorise celles et ceux qui parlent correctement deux langues, sans nécessairement atteindre le maximum. » Comme Katrien a travaillé à Bruxelles pendant un certain temps, elle était donc plus ou moins bilingue. « C’est pour cela que j’ai reçu des points bonus. » La première étape était franchie, car si l’un des deux partenaires termine le processus avec succès, la famille est autorisée à rejoindre le pays avec le visa obtenu. Leur deuxième étape était de trouver un emploi.

Au cours de la première année de la pandémie, Nick a tout de même choisi un nouvel emploi dans le domaine de l’informatique, ce qui a considérablement augmenté ses chances sur le marché du travail canadien. Bien que ses perspectives de carrière en Belgique fussent très bonnes, ils ont tout de même poursuivi leur rêve. « Tout gravitait autour de cet objectif. »

Accélération

La durée du processus d’émigration affiche des hauts et des bas. Personne n’avait prévu la crise du coronavirus. Résultat : en plus des six mois initialement prévus, leur trajet d’immigration a soudain été allongé de deux ans. Au bout d’un moment, ils ont échafaudé un plan B. « Il était désormais certain que nous allions déménager. L’obtention du sésame pour notre immigration au Canada a pris trop de temps et nous nous sommes inscrits à un cours de suédois. » En effet, outre le Canada, la Suède figurait également sur la liste.

Après ce cours de langue, la famille avait prévu des vacances en Suède. Au cours des vacances de Noël 2021, ils devaient se rendre en Suède pendant une semaine, mais c’était sans compter avec de bonnes nouvelles du Canada. « Une semaine avant notre départ, l’enveloppe salvatrice du Canada est arrivée dans notre boîte aux lettres. À partir de ce moment, nous avions trois mois pour nous installer définitivement sur le sol canadien. L’administration qui, jusque-là, avait l’allure d’un lent glacier est devenue une avalanche rapide. Notre voyage en Suède s’est donc transformé en un voyage au Canada, où nous avons commencé à chercher un logement. »

Date limite d’immigration

Après la bonne nouvelle, Katrien et Nick ont été confrontés à la loi de Murphy. Pendant des semaines, tout ce qui pouvait mal tourner a mal tourné. « Mais dès que nous avons posé le pied sur le sol canadien, début avril, tout a changé. » Pour le couple d’expatriés, le tournant de l’année 2021-2022 et les mois suivants ont été une montagne russe d’émotions. « Après que l’aîné ait raconté, à l’école, après les vacances de Noël, qu’il avait fait un voyage au Canada et qu’il y avait acheté une maison, l’institutrice a pensé qu’il avait vu un film. Mais rien de tout cela n’était exagéré. » Aujourd’hui, huit mois plus tard, Nick et Katrien ressentent toujours ce bonheur. « Cette même énergie coule toujours dans nos veines. »

Sécurité sociale

Nick et Katrien s’affairent à construire leur vie sociale et professionnelle au Canada. Parallèlement, ils ont quand même emporté quelque chose de la Belgique dans leur nouveau pays d’expatriation. « Nous nous sommes délibérément inscrits à la Sécurité Sociale d’Outre-Mer. En théorie, nous étions également couverts ici, mais pour nous, ce n’était pas suffisant. En vivant à l’étranger, on se rend bien compte de la haute qualité de notre sécurité sociale. Je suis plutôt du genre prudent et je tiens compte du fait que nous pourrions revenir un jour. Nous avons donc prévu un filet de sécurité. » Pour le moment, la famille d’expatriés a le ‘statut de résident permanent’, mais ce statut peut toujours être retiré s’ils ne vivent pas assez longtemps au Canada. « Nous nous employons à obtenir une ‘citizenship’ à part entière et donc une double citoyenneté pour nous-mêmes et nos enfants. À partir de ce moment, les cartes sont redistribuées. Tous les trois à cinq ans, nous réévaluons la situation. Si cela ne convient pas à l’un d’entre nous quatre, nous agirons en conséquence et, si nécessaire, nous envisagerons le retour. »

Capacité d’adaptation

La dernière question que nous leur posons est de savoir si les enfants sont heureux de la décision de leurs parents. « Nos enfants n’ont jamais pesé négativement sur le processus. En tout état de cause, vous leur proposez une grande leçon de vie en leur donnant la chance de vivre dans un autre pays. C’est une expérience que vous ne pouvez pas simuler d’une autre manière. »

L’adaptation linguistique des enfants a toutefois été un sujet de préoccupation. « C’était magnifique de voir à quelle vitesse l’anglais d’un bambin de quatre ans évolue simplement en jouant avec le petit garçon du voisin. Ma peur s’est évanouie pour céder la place au sentiment délicieux d’avoir la chance de pouvoir vivre cette expérience. Nous vivons ici désormais avec nos sens plus éveillés que jamais. »

Et quel est leur principal enseignement ? Qu’il ne faut jamais sous-estimer sa capacité d’adaptation. « Face à un changement majeur, on a tendance à ne tenir compte que des éventuels problèmes, et non des chances inattendues à saisir. A posteriori, il apparaît que ce n’était pas si mal que ça la plupart du temps. »

« Cet article a été rédigé avec la collaboration de Vlamingen in de Wereld (En néerlandais)(Nouvelle fenêtre). »

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